
La CSF Hauts-de-Seine a puisé dans le programme de l’Union régionale Ile-de-France quelques questions à poser aux candidates et candidats de Clichy – Levallois sur les problèmes que rencontrent les locataires HLM, nombreux dans nos villes.
Les deux candidates présentes au second tour on toutes deux reçu le questionnaire. L’une d’entre elle, Madame Léa Druet, a pris la peine de nous répondre. Nous nous étions engagé à publier les réponses et bien entendu, compte tenu du temps court de la campagne, nous avons attendu les réponses jusqu’au deuxième tour.
Nous publions donc ci-dessous les réponses de Madame Léa Druet (NUPES), réparties en sept thèmes, recoupant nos revendications.
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1 – Concertation obligatoire avec les locataires HLM

Questions :
- En tant que député.e, vous engagez-vous à demander à l’État de soutenir les activités des associations qui ont pour mission de représenter les locataires HLM dans les tâches de concertation que la loi leur confie ?
- Proposez-vous des mesures permettant d’améliorer la représentativité des associations de locataires ?
- Quelle reconnaissance et quelle place comptez-vous accorder aux représentants de ces associations en termes de partenariats pendant votre mandature ?
Léa Druet :
1 / Oui, il faut donner aux associations les moyens de jouer le rôle qui doit être le leur, surtout quand c’est prévu par la loi.
Le programme de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale prévoit d’ailleurs :
– « Redonner du pouvoir et des moyens aux associations citoyennes et aux acteurs de l’éducation populaire, en finir avec la pratique du financement par appel à projet. »
Ce sera un point d’appui pour une action des député.es NUPES à l’Assemblée nationale.
2 / Pour ma part, j’avais soutenu le programme de l’Avenir en commun à la présidentielle qui prévoyait dans le livret Garantir le droit au logement :
– « Augmenter le nombre de représentants.es de locataires dans les conseils d’administration des organismes HLM. Pour pallier l’éloignement de la représentation, créer des organismes locaux d’expression et de participation des locataires HLM. »
3 / En tant que candidate à l’élection régionale, j’ai soutenu la proposition de réunir une conférence des acteurs du logement social en faisant place à une représentation conforme à la réalité sociale et économique aux représentants des locataires. Je pense que c’est une piste qui doit être proposée au gouvernement, valable surtout dans les régions de grandes métropoles où les HLM sont la seule réponse crédible au mal-logement.
2 – Bloquer la hausse des loyers et des charges

Question :
Quelles sont vos propositions face à cette demande des associations de locataires ?
Léa Druet :
De nombreuses mesures dans notre programme sont prévues pour dans l’immédiat stopper la hausse des prix. Cela peut se faire dès la prise de fonction d’un nouveau gouvernement, avec une assemblée nationale à majorité Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale (NUPES).
Je note que le logement social fait pour sa part l’objet d’une attention particulière puisqu’on nous proposons :
« Encadrer les loyers partout sur le territoire et à la baisse dans les grandes villes, adopter un bouclier logement qui limite la part des revenus consacrée à se loger. »
3 – Construire 80 000 logements HLM locatifs par an

En tant que député.e à l’Assemblée nationale vous engagez-vous à soutenir cette proposition ?
Avez-vous des mesures concrètes à proposer ?
Léa Druet :
Je serai à l’Assemblée une députée très fière de changer la donne en matière de logement HLM. Le quinquennat Macron a été marqué par une baisse des constructions de logements et en particulier HLM locatifs. C’est un fait reconnu que les grandes métropoles ont un grave déficit par rapport aux besoins.
L’Ile-de-France comme les autres doit faire l’objet d’un traitement particulier. Au sein de notre groupe NUPES je porterai la proposition :
« Construire 200 000 logements publics par an pendant cinq ans aux normes écologiques les plus ambitieuses »
Bien sûr cela doit être accompagné de mesures à effet immédiat :
« Rétablir les aides publiques pour les HLM, éviter les hausses de loyers à la relocation et garantir le relogement à loyer constant dans le cadre des réhabilitations ou reconstructions ».
Le programme est par ailleurs très détaillé sur la question du logement, il a été longuement travaillé en relation notamment avec les associations de locataires et il est possible de le consulter sur le site : https://nupes-2022.fr/le-programme/
4 – Construire et rénover les HLM aux normes écologiques

Quelles sont les mesures d’urgence que vous préconisez à ce sujet dans votre programme ?
Questions :
Comment répondre aux impératifs budgétaires de l’urgence écologique et sociale ?
Léa Druet :
Le cap du programme de la NUPES est fixé par la volonté de répondre à la fois à l’urgence sociale et à l’urgence écologique. L’urgence, ce n’est pas un vain mot ! C’est pourquoi nous sommes entrés dans le détail de ce que nous avons appelé la règle verte, la planification écologique. Et il faut des réponses pas seulement à l’horizon 2050 mais tout de suite.
Par exemple, en matière de logement, je retiens parmi les nombreuses propositions :
« Rendre la rénovation des logements « passoires thermiques » obligatoire avant toute mise en location ».
A l’Assemblée je veillerai à ce que les lois votées en urgence pour la construction et la rénovation rendent obligatoire les normes « écologiques les plus ambitieuses », comme je l’ai souligné plus haut.
Je sais bien que les mesures proposées ont un coût ! C’est pourquoi, contrairement au programme des candidats.es macronistes ou de droite, celui de la gauche a été chiffrée. Le rétablissement de l’impôt sur la fortune est la proposition la plus connu, mais ce n’est qu’un aspect. Le chiffrage a été confronté au modèle d’analyse de la Banque de France. Les prévisions de dépenses faites et leur affectation produisent un résultat positif. Pour 250 milliards de dépenses, il génère 267 milliards de recettes.
5 – 100 % des sans-abri hébergés ou relogés sans délai

Questions :
La proposition de 100 % des sans-abri hébergés vous paraît-elle atteignable pendant votre mandature ?
La France a-t-elle les moyens de prendre en charge les familles et les personnes isolées pour leur proposer des solutions de relogement durables ?
Léa Druet :
La réponse à la première question tient en trois engagements très concrets :
« – Atteindre l’objectif de zéro sans-abri : doublement des places d’accueil (estimées aujourd’hui à 100 000) et simplification des dispositifs.
– Automatiser le versement des aides et prestations sociales afin de lutter contre le non-recours.
– Restructurer les emprunts des ménages surendettés, garantir à tous l’accès effectif aux services bancaires de base et plafonner les frais bancaires. »
Bien entendu il est nécessaire avant tout d’éviter de mettre à la rue de nouveaux sans-abri et donc il faut interdire les expulsions sans relogement. Une famille à la rue coûte plus cher à la collectivité que les solutions de logement possibles !
Le coût est infime comparé aux milliards d’euros distribués aux grandes entreprises pour garantir la distribution de dividendes.
6 – Adapter les HLM neufs et anciens au handicap

Question :
Vous engagez-vous à porter cette demande à l’Assemblée nationale ?
Léa Druet :
Il est écrit en toutes lettres dans notre programme :
« Imposer dans les constructions neuves que 100 % des logements soient accessibles, comme le prévoyait la loi handicap de 2005 ».
Bien entendu, les logements anciens devront être adaptés en fonction des besoins notamment en cas de rénovation.
7 – Zéro terrain public cédé au privé

Question :
L’Assemblée nationale doit-elle envisager de nouvelles lois afin de protéger le patrimoine foncier des HLM ?
Léa Druet :
La maîtrise du foncier sera décisive pour atteindre nos objectifs de logements sociaux. L’État peut avoir les outils en terme de lois, notamment en éradiquant la spéculation foncière et immobilière. C’est le rôle de l’Assemblée nationale.
Je sais que les locataires HLM ont engagé des luttes pour préserver le bien commun que constituent les terrains HLM, parfois aménagés en espaces verts. Ainsi à Clichy avec la résidence Bateliers – Antonini menacée par un projet immobilier de Batigère. Mais c’est vrai aussi dans les nombreuses Cités jardins d’Ile-de-France, comme La Butte rouge à Chatenay-Malabry (92).
Je considère que la spéculation devrait être considérée comme un délit, dans tous les domaines. L’éradiquer commence par la justice fiscale et par des mesures spécifiques adaptés selon les secteurs, par exemple en matière de logement : « Imposer les hautes transactions immobilières spéculatives par une taxe progressive ».
En définitive, les réponses à ce questionnaire peuvent être résumées ainsi : il faut des représentants.es du peuple à l’Assemblée avec une vraie volonté politique. Je me sens héritière de la détermination dont le groupe La France Insoumise a su faire preuve au cours du précédent quinquennat pour proposer des solutions. A vous de décider avec votre bulletin de vote pour le prochain.
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